Visiblement, les études montrent qu’un régime type méditerranéen enrichi en oméga-3 participe à l’amélioration de la conduction neuronale en renforçant les gaines de myéline et donc les capacités cognitives de notre cerveau.
Les vertus du régime méditerranéen :
Le régime le plus connu pour ses effets bénéfiques sur la santé est le régime méditerranéen, traditionnellement utilisé en Italie, en Espagne ou en Grèce : beaucoup de fruits, légumes, poissons, céréales complètes, huile d’olive ; de la viande maigre et du vin rouge avec modération. Est-il bon aussi pour notre cerveau ? Oui, répond l’experte en santé publique Almudena Sánchez-Villegas de l’université de Las Palmas de Gran Canaria qui a suivi, avec ses collègues, plus de 12 000 Espagnols pendant six ans. Les personnes qui mangent « méditerranéen » sont globalement moins touchées par la dépression que les autres (jusqu’à 30 % de risque en moins).
Deux ans plus tard, en 2013, l’équipe de Sánchez-Villegas confirme ces résultats. Elle épluche alors les données de l’étude espagnole Predimed dont l’objectif est de savoir si un régime méditerranéen (enrichi avec des noix) améliore le neurodéveloppement de l’enfant.
Venons-en maintenant au mode d’action du régime méditerranéen. Une étape importante en ce sens a été franchie en septembre 2015 par une équipe française : grâce à une technique d’imagerie ultrasensible (la morphométrie cérébrale), les neuroscientifiques Amandine Pelletier, Christine Barul et leurs collègues de l’université de Bordeaux montrent que le régime méditerranéen aide à préserver les connexions entre neurones chez des sujets âgés de 65 ans ou plus. Avec, à la clé, de nombreux bénéfices cognitifs. Peu de temps après, l’épidémiologiste américaine Martha C. Morris de l’université Rush et ses collègues révèlent que le régime alimentaire Mind (régime méditerranéen associé au régime Dash pauvre en sel et en graisses saturées) ralentit le déclin cognitif chez les seniors, voire aide à prévenir la maladie d’Alzheimer. Parmi les 960 participants, ceux qui avaient suivi le régime Mind de façon stricte pendant cinq ans ont obtenu des résultats à leurs tests cognitifs correspondant normalement à des personnes plus jeunes de 7,5 ans. Par conséquent, tous ces travaux montrent que certains aliments prennent soin de notre cerveau. Mais d’où leur vient ce rôle de neuroprotecteur ?
Les Oméga-3, alliés de notre cerveau :
La consommation de poissons d’eau froide et des coquillages, aliments riches en acides gras oméga-3 favorise le développement unique et complexe du cerveau humain, composé à 60 % de graisses. Parmi ces acides gras, le DHA (acide docosahexaènoïque) semble particulièrement crucial.
Dès 1972, le psychiatre Michael Crawford, aujourd’hui à l’Imperial College de Londres, a révélé l’importance du DHA dans le fonctionnement cérébral. Une découverte confirmée depuis par de nombreuses études. Le DHA se révèle être un composant essentiel de la membrane neuronale, facilitant la communication entre les neurones et stimulant la production d’une protéine impliquée dans la croissance et la survie des cellules du cerveau : le BDNF (ou Brain-Derived Neurotrophic Factor, facteur neurotrophique cérébral).
Vers un cerveau de vos enfants bien huilés en oméga-3 pour un bon neurodéveloppement ?
-> Huile de colza, huile d’olive, huile de noix, poissons gras, saumon, anchois, thon, sardines, maquereaux, avocat, noix, cajou etc.
Bien entendu, il est toujours conseillé d’avoir une hydratation satisfaisante et une alimentation équilibrée en fruits et légumes, protéines, lipides et glucides
M.K Zamroziewicz et al., 2017.
F. N. Jacka et al., Western diet is associated with a smaller hippocampus, bmc Medicine, vol. 13, 2015.
C. F. Reynolds et al., Early intervention to preempt major depression among older black and white adultes, Psychiatric Services, vol. 65, pp. 765-773, 2014.
A. Sanchez-Villegas et al., Mediterranean dietary pattern and depression : the predim ed randomized trial, bmc Medicine, vol. 11, 201