Les troubles du neurodéveloppement

Présentation de notre projet

Les troubles du neurodéveloppement se définissent par une déviation de la trajectoire du développement psychomoteur et affectif de l’enfant neurotypique. Ils peuvent être transitoire, à un moment donné de la vie. Nous avertissons d’ores et déjà le lecteur : nous ne parlerons pas que d’autisme ou d’hyperactivité. Notre démarche concerne l’ensemble des affections du neurodéveloppement allant de la simple particularité isolée aux troubles les plus sévères. Cela concerne donc tous les enfants.

Définition

Les troubles neurodéveloppementaux sont un ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement. Ces troubles se manifestent typiquement précocement durant le développement, souvent avant même que l’enfant n’entre à l’école primaire.

Ils sont caractérisés par des déficits du développement qui entraînent une altération du fonctionnement personnel, social, scolaire …

La gamme des déficits développementaux est variable, allant de limitations très spécifiques des apprentissages ou du contrôle des fonctions exécutives, jusqu’à une altération globale des compétences sociales ou de l’intelligence. Les troubles neurodéveloppementaux sont souvent associés entre eux ; par exemple, les personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme ont souvent un handicap intellectuel (troubles du développement intellectuel), et de nombreux enfants ayant un trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) présentent également un trouble spécifique des apprentissages.

Pour certains troubles, le tableau clinique comporte des symptômes d’excès aussi bien que de déficit ou de retard dans l’acquisition des étapes normales du développement. Concerne 5 à 10% des enfants et c’est en nette augmentation. Concerne plus les garçons que les filles.

Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e éd. ; DSM-5 ; American Psychiatric Association, 2013)

Les facteurs de risque :

D’après la HAS, on retrouve notamment la grande prématurité (<32SA), le retard de croissance intra utérin, l’encéphalopathie néonatale, l’AVC périnatal, l’anomalies de croissance cérébrale, des antécédents familiaux de TND, une exposition prénatale à un ou plusieurs toxiques, une chirurgie majeure etc … (liste complète dans le document en lien). En parallèle, on retrouve de nouveaux facteurs de risques, notamment environnementaux à l’instar de l’exposition passive aux écrans, les pesticides, la maltraitance etc…

La plasticité cérébrale

C’est une fenêtre temporelle “sensible”, c’est-à-dire que le cerveau est extrêmement modulable en fonction des stimulations notamment sensorielles que l’environnement lui apportera (c’est que l’on appelle « l’épigénétique »). Les circuits cérébraux seront en perpétuelle modification. Comme vous pouvez le constater, la période de plasticité cérébrale est maximale de 0 à 6 ans puis s’atténue drastiquement. C’est ainsi que nous considérons la précocité des interventions des professionnels de santé, au plus tôt, durant cette période dite « sensible ».

Les paramètres influant le neurodéveloppement

Notion de signaux d’alerte

(Ou d’appel) Ils se définissent comme un décalage des acquisitions par rapport à la population générale ainsi que des comportements dits « à risque » (tourne sur lui-même, ne supporte pas la texture de certains aliments, schéma en hyperextension etc.). Ils ne sont pas toujours bruyants et concernent tous les registres du développement (la motricité, le langage, la cognition, la régulation émotionnelle etc.). En définitive, c’est une déviation plus ou moins nette, qui peut être fugace, de la trajectoire du développement d’un enfant à un instant t. Ils sont observables très tôt dans le développement lorsqu’on sait les repérer.

Source des vidéos : Agir Tot – Ou Comment détecter un handicap chez votre enfant (agir-tot.fr)

Notion de trajectoire du développement

« Mieux vaut un bon schéma que deux heures d’explication ». La route représente les acquisitions développementales de Pierre, un jeune garçon de 30 mois. La route jaune représente une modification positive de la trajectoire de son développement par le repérage des signaux d’alerte d’une part et par une prise en charge pluridisciplinaire instaurée précocement.

Pluridisciplinarité

Notre groupe de travail est constitué :

D’une neuropédiatre spécialisée dans les troubles des apprentissages
D’une kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie, Manon
D’une kinésithérapeute et thérapeute manuelle spécialisée en pédiatrie, Elisabeth
D’une étudiante 3ème année de psychomotricité, Yaëlle
D’une orthophoniste spécialisée dans les troubles de l’oralité et la pédiatrie, Laura
D’une sagefemme spécialisée en haptonomie, Audrey
D’une éducatrice spécialisée en neurodéveloppement, Karine
D’un psychomotricien, Loïc
D’une institutrice spécialisée maternelle CAPEI, Karine
D’une institutrice spécialisée élémentaire, Marion
D’une psychologue spécialisée en neurodéveloppement, Laetitia
D’une puéricultrice hospitalière
D’un papa cordiste, Kevin
D’une neurobiologiste et psychomotricienne, Manon
D’une ostéopathe, Célia

Tous ces professionnels sont des mamans et papas d’un ou plusieurs enfants et par définition à même de comprendre et analyser le référentiel parental. Leurs points communs ? ils ont confiance l’un envers l’autre, sont amis pour la plupart, sont littéralement passionnés par le neurodéveloppement de l’enfant et pratiquent tous en Ariège.

Mais finalement, pourquoi une démarche pluridisciplinaire ? Car c’est évident ! Le neurodéveloppement ne peut être étudié que sous un angle polymorphe et complexe. Le point commun entre tous ses membres s’articule autour de ce que l’on pourrait appeler un « neurodéveloppement du présent ». Nous ne cherchons pas à construire des théories mais comprendre, expliquer la réalité du terrain et surtout donner des outils préventifs cohérents avec les attentes et contingences des professionnels de la petite enfance afin d’entrevoir un avenir scolaire meilleur pour chaque enfant. La crise du développement est un fait : par exemple, 1/2 enfants de 24 mois regarde la tablette tous les jours, les plagiocéphalies sont décrites comme résorbables spontanément par certains, la sélectivité alimentaire a explosé, j’en passe et des meilleures … Ce constat effarant émane d’un manque d’informations et surtout un manque de cohérence dans les pratiques intra et inters disciplinaires. Notre groupe de travail s’accorde donc à créer autant que faire ce peu un « guide de bonne pratique du neurodéveloppement » à partir de données scientifiques, selon les thèmes récurrents retrouvés en pédiatrie et psychologie du développement. Et pour parvenir à une tâche aussi complexe, il faut s’entourer de tous les acteurs au service du développement des enfants.

Notre projet en quelques mots

Notre projet s’inscrit dans la démarche globale de dépistage des troubles du neurodéveloppement recommandée par la Haute autorité de santé. Haute Autorité de Santé – Troubles du neurodéveloppement – Repérage et orientation des enfants à risque (has-sante.fr)

Il peut s’imager sous la forme de « l’entonnoir de Yaëlle ». Pour mieux comprendre, un schéma explicatif vous est proposé ci-dessous.

La problématique était la suivante : comment améliorer efficacement la trajectoire du neurodéveloppement des enfants de notre département et d’ailleurs ? La réponse que nous avons trouvée est la suivante : repérer le plus tôt possible les signaux d’alerte et agir en conséquence. Pour cela, notre groupe de travail propose des affiches jolies, claires et dont le contenu émane d’une réflexion pluridisciplinaire neuroscientifiquement prouvée, en lien avec les demandes des professionnels de 1^ère ligne (ex : gérer les crises des enfants en crèche, halte-garderie, lieu de rencontre parents etc.). Les « sous-buts » de ce projet sont :

Harmoniser/homogénéiser les pratiques de repérage précoce, d’orientation et de prise en charge des enfants présentant un trouble du neurodéveloppement ou présentant des signaux d’alertes de ces dits troubles en offrant des formations gratuites au personnel de première ligne (médecins généralistes, personnels de crèches, de PMI, les MAM, hospitaliers etc.).
Actualiser l’information sur les neurosciences et les rendre accessibles.
Travailler en équipe.
Etablir un « guide de bonne pratique du neurodéveloppement » moderne, en adéquation avec les données actuelles des neurosciences.
Travailler selon une logique du neurodéveloppement, étape par étape, prérequis par prérequis selon une chronologie d’acquisition cohérente et progressive. Nous désirons agir sur l’ensemble des paramètres, qu’ils soient humains ou matériels, influençant la trajectoire du neurodéveloppement d’un enfant donné.
Inclure au plus tôt les parents dans cette démarche

Pourquoi des affiches ?

Car c’est le meilleur moyen de toucher efficacement les professionnels et parents. Cette idée émane de la demande des professionnels de terrain eux-mêmes. Elles sont intéressantes du fait de leur lisibilité, leur clarté, leur disponibilité et leur aspect technique. Nous souhaitons créer ces supports afin qu’ils touchent tantôt les parents tantôt les professionnels afin d’homogénéiser nos pratiques. En effet, il est scientifiquement prouvé que cette homogénéité est un puissant facteur de développement des enfants. Les affiches sont donc un doux mélange entre technicité et simplicité. Inévitablement, les parents sont les acteurs principaux de la trajectoire de développement de leur enfant. De fait, il parait indispensable de les intégrer d’égal à égal avec la prise en soin pluridisciplinaire. Le lien de confiance entre parents et professionnels doit être travaillé jusqu’à la création d’une réelle « équipe », autant que faire se peut.

Formations

Les formations seront directement proposées aux personnels de première ligne et aux parents concernés. Elles seront entièrement gratuites, financées par l’association et assurées par les membres du groupe de travail en fonction de leur champ de compétence et de leurs disponibilités.

L’association enfant atypiques 09

« Changeons la trajectoire de développement de nos enfants ».